Placer son argent en Suisse en 2023
Placer son argent en Suisse peut être intéressant.
Face aux craintes de récession mondiale, les valeurs refuges, comme le franc suisse, ont la cote.
Les actifs financiers suisses sont rarement bon marché.
Mais la crise du Covid a à l’époque démontré une fois de plus leur résilience hors normes et leur capacité à conserver leur valeur, y compris quand d’autres sont à la peine.
Et cela a à nouveau été le cas avec la guerre en Ukraine.
Ainsi qu’avec la mini-crise déclenchée par la faillite de la banque du Crédit Suisse.
Décortiquons cela ensemble.
Un dynamisme à toute épreuve
Un gain annuel de plus de 25% en euro en 2021, malgré la pandémie de Covid-19.
Qui dit mieux ?
Et en 2022, c’était reparti pour un tour avec la guerre en Ukraine.En effet, le commerce entre la Suisse d’un côté et la Russie et l’Ukraine de l’autre représentait moins de 1% du total des volumes échangés.
Les entreprises suisses exportent surtout vers des pays moins affectés par la crise ukrainienne, comme les Etats-Unis, la Chine et l’Inde.
Les ventes suisses à l’étranger sont d’ailleurs à des sommets historiques.
Dans l’autre sens, l’envol des prix énergétiques n’a eu qu’un impact limité sur la facture des importations.
L’intensité énergétique du pays (= la consommation totale d’énergie divisée par le PIB) est faible, bien inférieure à celle de l’Union européenne.
Par ailleurs, les énergies renouvelables, essentiellement hydrauliques, représentent 76% de la production d’électricité et le nucléaire, 20%.
Les énergies fossiles ne fournissent que 2% des besoins électriques du pays.
Inflation contenue, croissance préservée
Habituellement, la banque centrale suisse lutte pour éviter l’appréciation de sa devise, laissant ces dernières années le franc fluctuer autour de 1,10 CHF pour 1 EUR.
Mais le 16 juin 2022, elle a, pour la première fois depuis 2007, relevé son taux directeur, de -0,75% à -0,25%.
Depuis lors, elle a a augmenté son taux directeur de façon à atteindre 1,5% en mars 2022, tout en n’excluant pas de futures hausses pour garantir la stabilité des prix.
Dans un communiqué, la BNS a également revu à la hausse ses prévisions d’inflation pour 2023 et 2024 à 2,6% et 2% respectivement (contre 2,4% et 1,8% précédemment),
Ce virage à 180 degrés, qui a fait, depuis, grimper le franc suisse face à l’euro, s’explique par le contexte international hautement inflationniste: une devise forte atténue la hausse des prix des matières premières importées et permet de contenir la hausse de l’inflation.
À 3,3% fin 2022 (un plus haut depuis 1993), l’inflation suisse reste toutefois contenue par rapport à celle de la zone euro (8,6%) ou des Etats-Unis (9,1%).
La consommation suisse n’est dès lors pas menacée par la hausse des prix, d’autant moins que les dépenses des ménages sont soutenues par l’amélioration de la situation sur le marché du travail et la baisse du taux (élevé) d’épargne.
L’économie suisse sera toutefois affectée en 2023 par le ralentissement conjoncturel attendu chez ses partenaires commerciaux.
Mais grâce à la bonne tenue de la demande domestique, la croissance restera positive, autour de 1%.
La performance du marché helvète reste donc remarquable, et offre donc des opportunités pour placer son argent en Suisse.
Il ne s’agit toutefois pas d’une première, ce marché étant déjà sorti de la crise économique et financière de 2008-2009 avec un dynamisme que peu d’autres ont été en mesure de suivre.
Parmi les marchés figurant dans notre univers d’investissement, seuls les Etats-Unis aussi bien et ce, en grande partie grâce à la surperformance d’un nombre restreint d’actions du secteur technologique.
Les ménages suisses, qui sont fort endettés, sont confrontés à un tassement de leurs revenus. Depuis 2013, les salaires n’ont jamais progressé de plus de 1%.
On comprend que dans de telles conditions les dépenses de consommation ne peuvent que difficilement augmenter.
Cela, les Suisses en sont conscients et donc ils se sont montrés audacieux.
Comme leurs salaires mais surtout leurs coûts salariaux sont fort élevés, ils se sont tournés vers les produits et les services à haute valeur ajoutée, la seule niche à même d’amortir de tels coûts.
Des rapports difficiles avec l’Union Européenne
Le principal partenaire commercial de la Suisse est la zone euro.
Cela n’est pas sans conséquence.
Car même si elle ne fait pas partie de la CEE, elle a toujours été cependant pieds et mains liée aux règles européennes, conditio sine qua non pour pouvoir exporter aisément et sans trop de taxes en Europe.
C’est la grande illusion de l’indépendance qui plait tant à ceux qui ne comprennent pas comment fonctionne le commerce mondial.
Les partisans du Brexit s’en rendent à présent bien compte, eux aussi.
Durant des décennies, la Suisse a donc profité de l’avantage d’un accès privilégié au marché unique, grâce à tout un ensemble d’accords bilatéraux.
En échange, elle s’engageait dans des négociations visant à se rapprocher toujours plus des normes européennes.
Négociations que Berne a choisi d’abandonner début 2021.
Or, comme d’autres petites économies très ouvertes et fort compétitives (Belgique, Luxembourg, Irlande, Autriche), la Suisse compte parmi les pays qui profit(ai ?)ent le plus de cet accès privilégié.
Bien sûr, le pays n’ayant jamais été membre de l’UE, nous n’assisterons pas à un changement soudain, comme ce fut le cas avec le Brexit.
Mais il ne fait aucun doute que cet éloignement du principal partenaire commercial et fournisseur finira par peser sur l’économie helvète et ses entreprises.
Placer son argent en Suisse?
Tout cela pèse sur la petite économie très ouverte de la Suisse, qui dépend grandement du marché de l’exportation.Il y a heureusement d’autres raisons pour placer son argent en Suisse, à savoir: le franc suisse, et la nature même de la Bourse de Zurich.
‘Les actions défensives suisses ont la particularité de faire bénéficier leurs détenteurs de revenus relativement élevés et stables’
Le franc suisse
Le cours du franc suisse (CHF) est surveillé de près par la banque centrale du pays, la Banque Nationale Suisse (BNS).
Cette institution fait tout dans le passé pour rendre la monnaie suisse aussi peu attirante que possible pour les épargnants et les investisseurs, notamment en maintenant ses taux directeurs aussi bas que possible, quand ils ne sont pas négatifs.
C’est aussi une des raisons pour lesquelles la monnaie suisse a perdu plus de 3% par rapport à l’euro entre 2015 et 2018.
Mission accomplie jusque là donc.
Cependant, cette situation me paraissait à ce moment déjà que temporaire.
Tout indiquait que l’on pourrait observer une remontée du franc suisse dès 2019.
Il y avait à cela quatre raisons :
– La Suisse est un pays peu endetté et les agences de notation lui donnent le meilleur rating, AAA. Le pays est donc considéré comme un havre sûr. Ce statut fait que depuis toujours le franc suisse se porte bien quand le contexte économique se détériore. Le ralentissement économique mondial que nous connaissons en ce moment ne peut qu’être tout bénéfice pour le franc suisse.
– La Suisse dispose d’un énorme excédent sur ses comptes courants, ce qui veut dire qu’elle exporte plus qu’elle n’importe. Autrement dit, il y a davantage d’argent qui rentre qu’il n’y en a qui sort, ce qui constitue un soutien naturel pour la monnaie.
– La Banque nationale suisse a bâti, au fur et à mesure de ses interventions pour faire baisser le franc, d’énormes réserves en actifs étrangers. Pour éliminer ces réserves, il faudra acheter du franc, ce qui ne peut qu’augmenter la demande et donc le cours de la devise suisse.
– Enfin, il faut tenir compte d’un facteur qui joue à long et même à très long terme: l’inflation. En Suisse, l’inflation est traditionnellement inférieure à celle des autres pays industrialisés (à l’exception du Japon), ce qui est de nature à faire monter sa devise par rapport aux autres.
La banque centrale suisse intervient de nouveau
Face aux craintes actuelles de récession mondiale, la Suisse
fait donc figure de bon élève grâce à ses finances publiques saines,
son inflation contrôlée et ses immenses réserves de change.
La valeur-refuge qu’est le franc suisse (CHF) est donc très prisée, et ce, d’autant plus que les taux dans la zone euro, pour l’instant supérieurs aux taux suisses, pourraient de nouveau reculer.
Cela ne ferait que renforcer l’attrait pour placer son argent en Suisse.
Pour l’instant, la Banque Nationale de Suisse (BNS) se contente de vendre son franc sur les marchés des changes, afin de freiner sa hausse.
Mais la BNS est passée à d’autres mesures, et cela fait à nouveau monter le Franc Suisse.
Une habituée des mesures extraordinaires
La récession profonde de 1975 (due à un franc trop cher qui détruisait son industrie et son secteur exportateur) avait déjà poussé la Suisse à appliquer une pénalité annuelle de 41% sur les dépôts des étrangers.
Mais ailleurs, l’inflation était si forte que l’engouement des investisseurs étrangers pour investir en Suisse n’a pas faibli, et que même ces mesures n’ont pas suffi à mettre fin à la flambée du franc.
Plus récemment, lors de la crise de la dette souveraine dans la zone euro, la cherté du franc a forcé la BNS à appliquer un taux plancher de 1,20 CHF pour 1 EUR.
Mais très vite, elle a dû renoncer à sa stratégie, devenue trop coûteuse.
Depuis, le franc suisse a connu des hauts et des bas, des hauts liés aux tensions surles marchés et des bas liés à la bonne santé de l’économie mondiale et des marchés.
Cet actif va donc à contrecourant de ce que font les marchés.
Voilà pourquoi placer son argent en Suisse est une diversification de choix pour l’investisseur.
Prestations spectaculaires du franc suisse
Les prestations spectaculaires du franc suisse sont dues à la réputation de havre sûr dont bénéficie la Suisse.
Le pays dispose du rating (= notation de solvabilité) le plus élevé et il est habitué à voir affluer les capitaux chez lui lorsque les marchés financiers sont confrontés à des vents contraires.
Avec pour conséquence que le franc suisse est comme la petite bêbête qui monte, qui monte…
On l’a vu lors de la crise bancaire de 2008 (+12% par rapport à l’euro), lors de la crise européenne de la dette en 2009-2011 (+30%).
Fondamentalement, le franc suisse est surévalué
On reçoit en ce moment environ 1 franc suisse pour 1 euro.
Très prisé aujourd’hui, il risque par contre de baisser lorsque l’horizon conjoncturel mondial se dégagera.
Une petite perte au niveau de la devise suisse (signe donc que tout irait bien) serait difficile à compenser dans un portefeuille défensif, composé très majoritairement d’obligations et dont le rendement attendu est forcément plus faible.
Il ne faut donc pas tabler sur une hausse continuelle du franc suisse pour placer son argent en Suisse.
Idem pour les obligations en franc suisse.
Acheter des Francs Suisses?
Sauf en temps de crise aiguë, il y a suffisamment de raisons pour laisser de côté le franc suisse et les obligations dans la même devise.
Ce n’est pas la bonne façon de placer son argent en Suisse car c’est trop cher.
Par contre, réagissant mieux que d’autres aux tensions sur les marchés d’actions et offrant des sociétés globalement saines financièrement et actives sur des secteurs peu exposés aux cycles économiques, placer son argent en Suisse via le marché d’actions de Zurich peut apporter une diversification bienvenue, surtout dans les portefeuilles défensifs.
Placer son argent en Suisse via la Bourse
Je suis relativement optimiste pour la Bourse de Zurich où les actions ne sont pas chères si l’on compare leurs cours à leurs bénéfices attendus.
Mais il y a autre chose: la composition même de la cote de la Bourse de Zurich est particulièrement intéressante pour placer son argent en Suisse.
Trois géants (Nestlé, Roche et Novartis) représentent à eux seuls plus de 50% de la capitalisation boursière de l’indice SMI (Swiss Market Index).
Une concentration du marché sur un nombre aussi réduit d’actions devrait être synonyme de forte volatilité.
Ce n’est pas le cas.
Actives dans les secteurs défensifs que sont les biens de consommation et la santé, ces trois sociétés souffrent peu des sautes d’humeur des investisseurs.
Une caractéristique qui s’étend à l’ensemble du marché suisse, ses composantes faisant partie de secteurs défensifs, aptes à résister aux retournements conjoncturels (car générant un cash-flow régulier) et donc à payer un dividende en croissance régulière.
La bonne tenue des actions helvétiques s’explique par la nature défensive de la plupart des entreprises cotées.
Le secteur de la santé représente 34% du marché suisse, et les biens de consommation de base, comme l’alimentation, 23%, 17% pour la finance et assurances, et 12% pour l’industrie.
La Bourse de Zurich présente aussi une faible volatilité, une caractéristique particulièrement utile pour réduire le risque global d’un portefeuille en ces temps incertains.
Par ailleurs, l’appréciation continue du franc suisse face à l’euro renforce le rendement attendu des actions suisses.
Voilà pourquoi placer son argent en Suisse est intéressant pour un profil diversifié, mais aussi fort défensif, qui l’aide à performer, même quand les perspectives économiques se dégradent.
En effet, quelle que soit la situation économique, il faut toujours manger, boire, acheter des produits d’usage quotidien et se soigner.
Les actions défensives ont la particularité de faire bénéficier leurs détenteurs de revenus relativement élevés et stables.
Cela a pour conséquence qu’au fil du temps le cours de ces actions fluctue moins fortement que le cours des actions dites cycliques, par exemple les valeurs industrielles.
Cette volatilité réduite est une bonne chose dans un portefeuille de fonds.
Le troisième secteur le plus important de l’économie suisse est le secteur financier (environ 20%).
Même si pour le moment je ne suis pas un fervent supporter de ce secteur pris dans son ensemble, certaines actions individuelles sont intéressantes.
C’est le cas par exemple du poids lourd UBS. Poids lourd que l’on retrouve dans beaucoup de portefeuilles de fonds.
Le groupe suisse a décidé de se réorganiser autour de deux piliers, l’investment banking (fusions et acquisitions, émissions d’obligations, etc) et la gestion de patrimoine.
La mini-crise du Crédit Suisse
Début 2023, la disparition de Crédit Suisse, fondée en 1856, a été un choc comparable à l’insolvabilité de Swissair en 2001.
En orchestrant sa reprise par son rival USB, les autorités ont sauvé l’essentiel, mais cette disparition ternit l’image des banques suisses, connues pour être prudentes et compétentes.
Cependant, les malheurs de Crédit Suisse n’ont pas été une surprise.
Depuis longtemps, de mauvais choix et des embarrassants répétés ont rendu la banque de plus en plus vulnérable et elle a perdu la confiance des marchés.
Par conséquent, Crédit Suisse apparaît comme un cas isolé, qui ne remet pas en question la solidité du secteur financier dans son ensemble.
Dans l’imaginaire collectif, les banques sont inséparables de la Suisse.
Cependant, c’est de moins en moins le cas.
Les activités bancaires représentent à présent seulement 5,6% du PIB, contre 8% en 2007.
Les plus grandes banques, telles que UBS et Crédit Suisse, ne produisent que 1,2% de la richesse du pays, ce qui est relativement peu par rapport à d’autres secteurs, tels que la pharmacie (4,8% du PIB) et la fabrication d’horloges (3,2%).
Oui, la fin de Crédit Suisse est un cataclysme pour le secteur financier, mais elle n’aura pas d’effet important sur l’économie.
La Suisse a mieux résisté à la crise financière que le reste du monde grâce à plusieurs avantages.
Le premier est sa solidité financière. Avec une dette publique à peine supérieure à 40% du PIB (contre près de 100% dans la zone euro et 130% aux États-Unis), les pouvoirs publics peuvent mobiliser d’énormes ressources financières pour intervenir si nécessaire.
Le deuxième atout est le franc suisse, une monnaie extrêmement forte, probablement la plus forte au monde. Ainsi, le franc est resté stable pendant la crise bancaire. Sa force a atténué les pressions inflationnistes en limitant le coût des importations. Tout en maintenant les taux d’intérêt à un niveau faible, la banque nationale a réussi à contenir l’inflation.
Enfin, l’économie suisse est extrêmement flexible, en particulier en ce qui concerne le marché du travail, où les travailleurs sont relativement moins protégés. Cela permet aux entreprises de s’adapter rapidement aux changements temporaires.
UBS n’est que la cinquième plus grande capitalisation boursière et elle ne pèse pas un quart de ce que Nestlé fait.
La Bourse suisse est relativement défensive et très volatile, tout en offrant un rendement important.
La Suisse est un pays à l’économie ouverte
Les géants cotés à Zurich sont à même de se trouver des niches de croissance partout dans le monde.
Placer son argent en Suisse via des actions boursières, c’est donc investir dans des acteurs internationaux opérant dans les secteurs les plus défensifs du moment.
Un tel placement a donc parfaitement sa place dans un portefeuille diversifié.
Faible volatilité et rendement espéré intéressant
Si placer son argent en Suisse via les actions helvètes est intéressant à mes yeux, c’est parce que celles parviennent à combiner faible volatilité et niveaux de rendement espéré intéressants.
Grâce à cette forte exposition des sociétés suisses à l’économie mondiale, ce marché parvient, sur le plan du rendement, à faire jeu égal avec les États-Unis et fait mieux que le Japon, autre marché à faible volatilité.
Bien entendu, la Suisse a souffert comme les autres de la pandémie et le fait que la zone euro, son principal partenaire commercial, sera parmi les régions les plus touchées n’arrangera rien.
Fondamentalement, la Suisse est l’un des pays les plus compétitifs au monde.
Des années de surévaluation du franc suisse (CHF) ont forcé les sociétés à trouver d’autres avantages compétitifs (innovation, qualité).
Une stratégie qui s’avère payante et qui permet de croître.
Une capacité d’adaptation inégalée
Pour beaucoup, la Suisse est avant tout un pays sûr.
Mais elle est aussi très pragmatique dans la défense de ses intérêts et l’un des pays les plus compétitifs de la planète.
Si sa stabilité économique et financière, sa force d’innovation et son énorme capital humain sont quelques-uns de ses atouts, sa capacité inégalée à s’adapter aux changements (soudains) en est un autre.
Sans surprise, le pays a plutôt bien réussi les défis posés par la pandémie, et de la guerre en Ukraine.
La Suisse surperforme tous ses partenaires européens.
Tout aussi important, la compétitivité de l’économie suisse favorise la performance du marché d’actions de Zurich.
À ces qualités intrinsèques s’ajoute aujourd’hui un avantage compétitif.
La Suisse conserve des niveaux de valorisation encore abordables, qui en font l’un des marchés les moins chers pour investir.
Alliés à ses qualités propres, ces mouvements récents, tant des marchés d’actions que des marchés de change, permettent à la Bourse de Zurich de se profiler aujourd’hui comme une bonne affaire: des actifs de qualité au meilleur prix.
Miser sur les grandes valeurs défensives
On peut donc placer son argent en Suisse en achetant des actions suisses, qui sont un bon outil de diversification.
Le franc suisse a du potentiel par rapport à l’euro et la Bourse suisse vaut le détour.
La Bourse de Zurich offre, sur de longues périodes, des niveaux de rendement supérieurs à la moyenne.
Après un creux à la fin de l’été 2021, la Bourse de Zurich s’est approchée à nouveau des sommets.
Néanmoins, en termes de ratio cours/ bénéfices, elle reste à des niveaux inférieurs à la moyenne mondiale, tout en offrant aussi un taux de dividende plus élevé.
À cela s’ajoute une très faible volatilité, qui fait d’elle le moins risqué des marchés de notre univers de placement.
Placer son argent en Suisse est donc indiqué si vous avez un portefeuille correspondant à un profil neutre (équilibré) ou même plus dynamique, de moyen à long terme.
Vous avez le choix entre deux sortes de fonds pour investir en Suisse.
Évitez ceux qui misent sur les petites actions comme Logitech (hardware), Zurich Flughafen (aéroport de Zurich) ou Helvetia Holding (consultance).
Des fonds comme BGF Swiss Small & MidCap Opportunities, SISF Swiss Small & Mid Cap Equity ou UBAM Swiss Small And Mid Cap Equity mettent ainsi l’accent sur des valeurs moins défensives et (beaucoup) plus chères que les fonds misant sur les grands noms dont j’ai parlé plus haut.
La bonne approche pour placer son argent en Suisse est donc se tourner vers un fonds qui investit dans les vedettes de la cote zurichoise.
Le nombre de sociétés cotées en Bourse de Zurich étant relativement limité, la composition des portefeuilles des différents fonds investis en grandes actions suisses est relativement similaire.
Les actions Roche Holding, Nestlé, Novartis et Zurich Insurance Group sont omniprésentes.
Les fonds repris ci-après sont les meilleurs de leur catégorie.
Pour faire votre choix, privilégiez celui qui est le plus facilement accessible et le moins cher en frais auprès de votre intermédiaire financier.
-Vous pouvez intégrer le fonds AXA World Funds Framlington Switzerland A LU0184627536 (en euro) dans votre portefeuille si cela correspond à vos objectifs.
Attention: les frais sont élevés.
À la version en franc suisse, préférez la version en euro, qui vous évitera des frais de conversion. Vous avez le choix entre des parts de capitalisation (dividendes automatiquement réinvestis dans le fonds ; code ISIN : LU0184627536) ou des parts de distribution (code ISIN : LU0184627965).
Notez que ces dernières n’ont en réalité plus distribué aucun dividende depuis 2015, préférant réinvestir la totalité de leurs revenus dans le fonds.
-Une alternative est le tracker Xtrackers Switzerland UCITS ETF (LU0274221281).
Le portefeuille sous-jacent de ce tracker est la réplique exacte de Solactive Swiss Large Cap Index, qui investit dans les vingt plus grandes actions suisses.
Les cinq premières entreprises, qui représentent les deux tiers de l’indice, sont Nestlé (24%), Roche (17%), Novartis (14%), Zurich Insurance (5%) et UBS (4%).
Avec un rendement annuel moyen de 7,8% au cours des cinq dernières années, Xtrackers Switzerland ETF a été un parfait reflet du potentiel boursier suisse. Le tracker a en outre enregistré la plus faible volatilité de tous les fonds.
Enfin, ses frais annuels ne dépassent pas 0,30%, quand d’autres fonds, moins performants, élèvent la facture jusqu’à 1,85% par an.
-Une autre alternative intéressante, en CHF, est State Street Switzerland (LU1159239273).
-Amundi MSCI Switzerland ETF (LU1681044720), en Euros, est également un très bon choix.
-Si vous désirez un fonds distribuant des dividendes, je peux également vous conseiller iShares Swiss Dividend ETF (CH0237935637). Il distribue quatre fois par an un dividende, pour de vrai cette fois!
Placer son argent en Suisse via des obligations: un pari délicat
Les actifs financiers considérés comme valeurs refuge se paient souvent cher.
C’est le cas des obligations d’État helvètes qui, depuis octobre 2018, offrent jusque début 2022 (pour ce qui est du 10 ans) des rendements négatifs.
Depuis lors, 0,5 à 1,5%.
Alliés à une devise surévaluée face à l’euro, ces faibles taux d’intérêt devraient inciter l’investisseur à la plus grande prudence pour investir en Suisse.
En cas de retour du franc à sa valeur d’équilibre, les pertes seraient conséquentes.
Par contre, un tel placement ne rapportera a priori un rendement intéressant qu’en cas de scénarios extrêmes, qui permettraient aux taux d’intérêt suisses de baisser encore davantage, et/ou au franc suisse de repartir vers des niveaux encore plus élevés face à l’euro.
À mon sens, il faudrait pour cela un scénario catastrophe de nouvelle crise de la dette souveraine dans la zone euro, accompagnée de craintes sur la pérennité de l’euro.
Un scénario qui n’est pas le mien, au contraire de certains qui pensent que l’Euro et l’UE ne survivront plus longtemps.
Je suis par contre certain que l’UE va évoluer de manière drastique, et plus rapidement que jamais grâce (ou à cause) de la crise du covid, et la guerre en Ukraine.
De toutes façons, personne n’en sait rien, et je n’en sais rien.
Donc, c’est du domaine de l’opinion ou de l’hypothèse.
On verra bien qui a raison.
Je n’achète donc pas l’obligataire souverain suisse et je vous conseille, pour placer son argent en Suisse, le marché des actions.
Si vous désirez réellement apprendre à investir rationnellement pour conquérir vous aussi votre liberté financière et devenir millionnaire, investissez dans ma formation Comment constituer votre portefeuille boursier:
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Vos commentaires
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Bonjour Luc,
Je vous remercie pour cet article intéressant.
Je vois que le fonds AXA World Funds Framlington Switzerland a des frais très élevés (5,5% de frais de souscription et 1,76% en frais courants). Connaissez-vous un ETF (moins gourmand) qui réplique les actions suisses de grandes capitalisations à recommander ?
Merci et bravo pour votre travail !
Oui, en effet si ce fonds est excellent, il est aussi très cher. Il y a plusieurs alternatives dans l’article.
Bonjour M. Brialy,
Merci pour votre article. Avez vous connaissance d’un fonds/etf comparable eligible au PEA ?
Cdlt,
Malheureusement non.